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Derrière la grande et belle vie, se cache derrière tout ça, une vie de malfrats et d'injustice. Choisissez entre pirate ou noble, et affrontez votre destin ! [Forum NC -15 ~ Yaoi, Yuri, Hentai, Gore]
 
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 Angel Dawn, le pâle regard [terminée]

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2 participants
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Angel Dawn

Angel Dawn


Messages : 10
Date d'inscription : 28/02/2012
Age : 30
Localisation : Assise sur un fauteuil en soie, à observer d'un oeil cynique ma famille et son idiotie.

Fiche de Personnage
Point de Vie ~PV~:
Angel Dawn, le pâle regard  [terminée] Left_bar_bleue1000/1000Angel Dawn, le pâle regard  [terminée] Empty_bar_bleue  (1000/1000)
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MessageSujet: Angel Dawn, le pâle regard [terminée]   Angel Dawn, le pâle regard  [terminée] Icon_minitimeMar 28 Fév - 15:47



Angel - Dawn
« Souffrance, torture, folie, je me délivrerai de cette longue agonie. »


Angel Dawn, le pâle regard  [terminée] Jab12115

    ♪ Nom et prénom :Dawn Angel, l'on me surnomme The Blue Rose.
    ♪ Âge : Vingt-cinq années.
    ♪ Sexe : Féminin.
    ♪ Date de naissance : Un vingt-quatre décembre mille cinq cent soixante dix-huit.
    ♪ Lieu de naissance : Hum, nous dirons dans la retraite de mon père, non loin de Londres.
    ♪ Alliance choisit (Pirate, citoyen, noble, etc...) : Comtesse, ou plutôt fille de Comte si vous préférez.


~ Ta confidentialité nous intéresse. Racontes-nous ! ~


Ton caractère ? Chiant ? Con ? Aimable ? On verra bien.
    Griffures tortueuses d'une obscurité nouvelle

    Angel Dawn, le pâle regard  [terminée] Banum233


    Je ne sais si dire te connaître est une vérité ou un mensonge. Tu es étrange Angel, d’une complexité presque maladive et démesurée. L’on aura beau tenté de savoir ce qui se cache derrière ces deux iris rouges et bleues, l’on ne pourra qu’observer un mur insondable et glacé, un sourire faussement joyeux mais empli de beauté…Qui es-tu donc, Angel ? Un de ces nobles, fourbe et sans pitié, ou bien es-tu plus que cela…Moins que cela ?

    Tu n’es que silence et sourire, que faux semblant et orgueil. Qu’importe qui nous sommes, ton regard restera de marbre, cynique et froid. Rien ne perce ton cœur, sauf peut-être ta famille, ce sang royal coulant dans tes veines. On déglutit, on serre les poings, ce n’est pas de la colère, juste de l’angoisse ; pourquoi ce regard a-t-il l’air si haineux et inhumain ? Pourquoi as-tu l’aura d’un objet et non d’un humain ? On te salue, on s’incline, tu nous souris, on frissonne. Ton sourire est faux, Angel, ou plutôt devrais-je dire…Précommandé. Oui, c’est cela, fabriqué, beau et sans sentiments, une œuvre d’art à l’état pur.

    « Je ne peux chanter pour vous. »

    Toujours cette phrase, toujours ce mystère émanant de toi. Voilà ce que tu susurres si jamais nous avons l’audace de vouloir connaître ce que tu caches, de se rapprocher de tes secrets et de ton âme…Ta voix est douce mais remplie d’avertissements, d’orgueil et de noblesse. On ne peut te prendre pour une imbécile tant tes yeux reflètent ton esprit de stratège. Mais cette intelligence nous fait peur et nous attire, oui, cet esprit à l’allure de labyrinthe du diable ne cesse de nous captiver.

    Tu obéis, sans attendre, tu fermes les yeux et montre un respect presque trop important pour être véritable à ta famille ; les Dawn. L’on dirait une pièce de théâtre, ironique et effrayante à observer tant le jeu à l’air de te captiver ; ce respect que tu leur voues, ne couvres-t-il pas autre chose, de bien plus important que de l’admiration ? Pourquoi portes-tu le masque d’une femme libertine, d’une demoiselle aimant les plaisirs dû à son rang, haïssant les pirates et les humains ? Tu n’es pas ce que tu prétends, n’est-ce pas Angel ?

    « Je ne peux chanter pour vous. »

    La haine, oui, la haine et la vengeance animent ton cœur et tes actions. Derrière ce regard plein d’admiration se cache une faim insatiable de meurtre et de rancune, derrière ces sourires adorables transparaît une stratégie effrayante à comprendre. Tout ce que tu fais, tout ce que tu affiches n’est rien d’autre qu’un amas de mensonges et de froideur. L’on pense te connaître, mais ce n’est que fausseté ; jamais tu ne nous dévoileras la moindre parcelle de ton âme…Je l’ai su dès l’instant où tes yeux ont plongés dans les miens ; tu es seule, Angel, et tu te bats pour une cause si douloureuse à ressentir que je préfère rester dans tes mensonges et le masque parfait que tu arbores si facilement…

    Tu les hais, Angel, tu détestes cette famille à laquelle tu appartiens, tu souhaites si fort l’anéantir de tes propres mains. Inébranlable, toujours à sacrifier tout ce que tu possèdes pour arriver à cet objectif ; les tuer. Oui, tu veux détruire cette famille et celle royale, tous les moyens seront bons pour y arriver. Qu’importe les sacrifices, tu les accepteras sans broncher, tu donneras ton corps au plus offrant pour obtenir sa confiance et en faire ta marionnette, jusqu’à ce que tu n’aies plus besoin de lui…Orgueilleuse, calculatrice et fourbe. Ton deuxième masque est l’opposé du premier, écœurant mais fascinant. Ton charisme te permet de captiver l’assistance, tes mots de la faire tomber sous ton charme, tes mains frôlent son être, l’amène à te conduire un peu plus encore vers ton objectif principal, le but ultime de ton existence…
    Ton double-jeu est incommensurable, instable et presque fou, Angel ! Je ne peux pas croire que tu puisses vivre ainsi, que tu puisses te supporter tandis que tu tues des personnes, que tu détruis des existences simplement pour te venger…Tous les moyens seront bons, pour les tuer. Mon corps, ma voix, mon âme, j’utiliserai tout ce que je possède pour leur faire regretter ce qu’ils m’ont fait…Pour pouvoir à nouveau vivre.

    Tu chantes, oh oui, tu chantes si bien pour les humains. Tu dis que ta mère l’a toujours souhaité, mais tu hais laisser entendre ta voix pour l’Humanité…Ce n’est qu’un mensonge, encore un, pour arriver à tes fins. Désormais ta route est à sens unique et te mène à manier avec précaution ta roulette russe ; aider les futurs révolutionnaires d’un côté et obtenir la confiance de la famille royale de l’autre. Si l’un deux arrive à te cerner, à connaître à l’avance tes actions…Que crois-tu qu’il fera, Angel ? Je ne mourrais pas, je ne m’enfuirai pas, je resterai là, face à ma destinée et je supporterai le choc sans broncher, mais absolument rien ne pourra m’arrêter…
    Angel…Ma douce Angel, sais-tu que tu n’es que boue et noirceur ? Sais-tu au combien je pourrais te mépriser ? Ton cœur est de pierre, ta volonté inébranlable, ta solitude infinie…Je ne pense pas pouvoir vivre si j’étais à ta place. Tes paupières se ferment, ton sourire s’étire.

    « Je ne peux chanter pour vous. »

    Des sanglots. J'ai mal...Des larmes tombant peu à peu sur des souvenirs douloureux, sur une âme flétrie. Angel, pourquoi pleures-tu ? Je veux vivre ! Je ne t’ai jamais vu pleurer, sauf la nuit. Tu es blessée, humiliée, déséquilibrée par ce monde et ta situation. Jamais tu n’as été aimé, et cela te manque…A l'aide...Tu veux juste te dévoiler, tu souhaites seulement vivre pleinement ta vie, librement. Je vous en supplie...Tes mains serrent ton cœur, ta bouche se tord dans un rictus de douleur ; ta souffrance me détruit, Angel, car tu es déchirée et condamnée à vivre à jamais la torture de ton quotidien, du destin qui t’a été assigné. Voici ton troisième masque…Sauvez-moi...Tu souhaites seulement aimer et être aimée, sans attendre…Tu voudrais tant être Toi.

    « Après tout…Je pourrais peut-être chanter pour vous, un jour. »

    Aimez-moi !

Dis moi, à quoi ressembles-tu ?

    Beauté inéluctable d'une éternité mortuaire

    Angel Dawn, le pâle regard  [terminée] Banum230


    « Angel… »
    « Oui ? »
    « Sais-tu que tu es belle ? »

    La porte s’ouvre, un grincement extatique brisant le silence de la nuit, un grincement si doux et majestueux à mon oreille tendue. Un pas feutré, lent, délicat, d’un rythme presque magique se fond dans le décor de la chambre, à peine éclairée par la lumière opaque de la lune traversant le rideau pâle. Mes yeux étincelants fixent cette ombre mouvante et fluide, plongent dans ce regard dur, dans ce visage impassible, pour espérer un sourire. Je te vois, Angel, et je ne cesse de me dire que tu es belle, à la lueur de la lune.

    Le lourd silence imprégnant la grande demeure, frôlant ces sommeils profonds n’ose caresser tes cheveux scintillants. Tes jambes te mènent vers la fenêtre de cette chambre, vers ce peu de lumière brisant l’ombre dévastatrice, sans un bruit, sans une brise, seulement un parfum, un doux et délicat humus. Est-ce de l’orchidée, ou bien de la rose ? Peut-être même les deux ? Tu arbores ce pourpre envoûteur, cette robe sanglante. De la rose, oui, tu sens la rose, Angel. Une rose aux épines aiguisées, aux pétales acérés, blessée et trouée, mais une rose tout de même…Une magnifique rose.

    Tes mains, si longues et fines, si fantomatiques dans cette semi-obscurité, frôlent le rideau pâle, d’un geste si lent qu’il en parait songe. Ah ! Je souhaiterai tant me trouver sous cette paume lisse et douce, je voudrais tant me poser sur tes genoux et me laisser aller sous tes caresses ! Mais je reste là et je savoure cette vision de l’ange entrant dans la pièce, de la beauté illuminant la nuit.

    Un coup sec. Tu déchires le rideau, sans état d’âme, sans émotion, tu lui arraches ses dernières parcelles de vie et le laisse pour mort, sur le fin tapis. Mes pupilles écarquillées ne cillent guère, ma queue remue avec noblesse tandis que tu replaces une mèche de tes cheveux derrière ton oreille, dans une élégance digne de ton rang. Tu fixes le rideau à l’abandon, sans un sourire, sans une larme. Angel, que t’as fait le rideau, pour ainsi le détruire ? Il me cachait la vue, il m’empêchait de chanter pour l’océan.

    L’océan…La lune…La lumière sur tes épaules frêles. Tes longs cils aux courbes divines, tes sourcils si fins, ton front caché par quelques mèches éparses de ta chevelure, ta si belle chevelure. Les rayons lunaires caressent ces boucles, une brise marine frôle l’argent de tes cheveux…Ils dansent, ils se muent sur un rythme silencieux, reflétant avec parcimonie la blancheur de la Grande Dame. Les voilà s’attachant à tes épaules, au bas de ton dos, à ton buste découvert. J’aimerai tant jouer avec ces mèches, Angel, j’aimerais tant me rouler en boule au creux de tes bras ! Ils illuminent la nuit, ils illuminent le jour, dans des connotations grisées, sans vieillesse, sans jeunesse, seulement un soupir sulfureux, un soupir…mortuaire.

    Un mouvement de ta part, mon cœur fait un bond. Tu tournes ton visage vers la fenêtre, laissant la nuit plongée dans ton regard, sur tes lèvres, sur tes joues, sur tout ce qui compose, jusqu’à rendre vivant le rouge de ta robe. Un chaos sans précédent mordit mon cœur en plongeant mes yeux dans les tiens…Tu ouvres tes paupières dans une lenteur presque mortelle, tu les ouvres et tu laisses le rouge dévoré l’océan, le bleu pleuré le ciel. Deux couleurs distinctes et opposées, rattachées à ton être, obligées de cohabiter tout en se détruisant l’une et l’autre. Un rouge sanglant, cruel et effrayant. Un bleu océan, cristallin et doux. Comment se fait-il que ce regard puisse exister ? Comment peut-on seulement continuer à plonger nos yeux dans ces iris insondables et impassibles ? Un regard inéluctable et déstabilisant, ne cessant pourtant d’attirer l’attention, d’obtenir toute ma concentration…

    Un soupir, long et presque inaudible s’échappe de tes lèvres. Un soupir si beau et doux qu’il m’arrache un frisson d’horreur. Tes lèvres d’un rose pâle, tes lèvres fines et délicates, ont-elles un jour esquissé un sourire, un rire ? Tes joues pâles ne laissent pas le temps passé, aucune ride, aucune fossette, pas même le signe d’une cicatrice…Angel, es-tu un monstre, ou bien un ange ? Tu ne cilles pas, tu continues d’observer le lointain. A quoi penses-tu, Angel ? A quoi rêves-tu ? Ta longue silhouette, si fine et pourtant dotée de formes marquées sans être proéminentes, de formes élancées presque…aquatiques, elle se moue dans cette brise parfumée, jusqu’à me laisser voir ton dos, si long et fragile, si laid et majestueux…

    Nouveau frisson d’horreur. Mes yeux étincelants frôlent ce dos, cette courbe étrange et presque trop accentuée, cette peau pâle à l’aspect poudreux, pour enfin heurter sur ces écailles. Elles s’ancrent dans ta chair, dans ton être, sur l’arrière de tes jambes si longues et fines. Elles t’enlaidissent, malgré leurs diverses couleurs ; émeraudes, rubis, dorées et argentées, si fausses et vides de sens sur ton être parfait. Alors, voilà la raison de ton charme ? Es-tu une sirène, Angel ? N’est-ce pas ? J’aurais aimé…J’aurais tant aimé.

    Ta longue main passe dans tes cheveux, dégageant ton front. Un frisson parcourut ton échine, hérissant tes écailles, laissant une étrange impression sur le duvet de mes pattes. Tu te retournes, puis tu m’observes. Un regard sans affection, sans prétention, sans tristesse ou même faiblesse ; un regard vide d’émotions. L’angoisse me prit à la gorge, tandis que tu te retournes. Tes pieds frôlent le sol, de ta démarche royale et dansante tu sors de cette pièce, la tête haute, le regard lointain.

    Je ne suis qu’un chat et pourtant, j’ai besoin de ton attention. Je ne suis qu’un chat et malgré mon indépendance je veux t’obtenir. Je ne suis qu’un chat, mais je ne cesse de te trouver belle et majestueuse malgré l’héritage de ta mère. Je ne suis qu’un chat alors, que doivent penser les hommes de toi, Angel ?

    « Angel, sais-tu que tu es belle ? »

    « Et je me servirais de cette beauté pour tous les tuer. »

Ton vécu nous intéresse... Dis nous tout !
    Quand l'aube a cessé de croître, l'illusion s'en est allée...

    Angel Dawn, le pâle regard  [terminée] Banum235


    « Maman doit partir, Angel. Alors, promets à Maman de vivre, d’accord ? Promets-moi de toujours espérer… »

    « Je te le promets. Pourquoi est-ce que tu pleures, Maman ?»

    « Parce que le monde me fait souffrir, Angel. Parce que je ne peux plus voir celui que j'aime tant. Mais tu es trop jeune pour comprendre. »

    « Quand est-ce que tu reviendras, dis ? »

    « Je ne pense pas que l’on se reverra avant un long moment, en tout cas je l’espère.»

    « Je veux que tu restes, s’il te plaît, ne pars pas ! »

    « Promets-moi que tu vivras ! »

    « Non ! Arrêtes, tu me fais peur Maman !»

    « Dis-moi que tu vivras, par pitié, dis-le moi ! »

    « Mais je… »

    « Dis-le ! »

    « Oui Maman… »

    « Dans toutes les situations, dis-moi que tu ne baisseras jamais les yeux. Qu'importe que l'on t'humilie, qu'importe que l'on t'emprisonne, promets-moi de toujours chanter, de toujours observer le lointain et l'océan, de ne cesser de rêver, de ne cesser de composer ta mélodie pour détruire le désespoir des Hommes, pour redonner de l'espoir et des rêves par une simple note de musique de ta part... Promets-le moi !»

    « Oui…Maman, quand est-ce que tu reviens ? »

    « …Bientôt, promis. »

    « Alors, pourquoi tu pleures ? Je n’aime pas quand tu pleures, Maman…»

    « Angel, adieu. »

    Son sourire. Sa voix. Ses larmes. Ses innombrables larmes suivant les courbes de sa chute, du final de sa vie, de sa torture, au fond du précipice, dans ces vagues tumultueuses où elle était née. Maman rentrait chez elle. Le temps passait, si longuement tandis que je l’observais tomber, peu à peu, dans le gouffre qu’elle souhaitait tant. Son sourire soulagé, ses cheveux flottant au vent, sa silhouette s’assombrissant ; la divine beauté que j’adulais tant. Et pourtant…Il fallait que je la gâche, par mes larmes, mes sanglots, mon hurlement déchiré.

    « Mammmaaaaaannnnnnnn ! »

    Ma main tendue du haut de la falaise, ma main crochue quémandant ses dernières parcelles d’amour ; les seules de ma vie. Maman…Maman…Maman…Ces syllabes enchanteresses, ce bonheur volé par ce suicide illusoire. Mes yeux rouges dans les siens azurs, ma peine dans la sienne, mon égoïsme dans son soulagement. Dis-moi, Maman, pourquoi as-tu sauté, ce jour-là ? Était-ce une envie ? Comme tant d’autres avant ? En avais-tu assez de la terre, du vent et des Hommes ? En avais-tu assez de moi ? Je me pose encore la question, Maman, m’as-tu seulement aimé, un jour ?

    Tu regardais tant de fois vers l’horizon grandiose, vers l’océan tumultueux t’ayant donné naissance. Ta souffrance se lisait si bien dans tes yeux éplorés. Pourquoi, pourquoi te sentais-tu emprisonnée ? Tu chantais le soir, pour m’endormir, pour te réveiller, te susurrer à quel point cette vie n’était pas la tienne, non…La vraie t’avait été retiré à jamais, pour mieux te torturer dans un rire laid et effrayant. L’Homme, comme tu le nommais, tu le haïssais pour t’avoir retiré ton rêve, ton souhait, tout ce que tu désirais, et même celui que tu aimais. Et moi ? Maman, et moi ? N’étais-je pas assez, pour toi ? M’as-tu un seul jour dis « je t’aime » ? M’as-tu un seul jour regardé sans voir l’Homme qui t’a trahi ?

    Pourtant, malgré tous mes remords, mes regrets et ma rancune…Je n’ai jamais vu en toi qu’une femme à la beauté époustouflante, effarante, une mère à l’amour incommensurable dont l’esprit n’était que rêve et espoir. Maman…Tu étais mon ange, mon soleil, le cœur de mon univers. Je ne l’ai réalisé qu’à l’instant où ton pied a quitté la terre ferme, où ton corps s’est laissé mollement tombé dans l’eau tumultueuse d’un matin d’été.

    « Dis Maman, pourquoi est-ce que tu pleures ? »

    « Je pleure car je ne peux plus vivre, Angel. Je ne peux plus vivre… »

    « Dis Maman, est-ce que tu m’aimes ? »

    « …Promets-moi de toujours chanter, Angel… »

    Promets-le-moi.

    ______________________________

    Le soleil s'endort dans le sang d'un innocent, dans les hurlements d'une mère déchirée...

    Angel Dawn, le pâle regard  [terminée] Sans_t68


    Sa main s’ancrant dans mon dos, mon corps rampant sur le sol. J’ai peur. J’entends son rire, son souffle dans ma nuque, sa barbe entre mes omoplates. Je pleure. Le monde a perdu ses couleurs, le monde ne vit que par ces deux prunelles effrayantes. Il est là, il m’observe me tortiller dans mes sanglots, dans mon sang, dans cette douleur inconditionnelle. Il est là, et il ne cesse de rire de sa puissance, de rire de ma chute et de mon désespoir. La route est sans issue, la route ne peut plus continuer car il est là et il fait impasse. Les autres ? Ils gloussent, ils me méprisent, moi, la chose squelettique, affamée, violée, torturée car elle a gardé le silence, car elle n’a pas voulu dire où était sa mère…

    « Tu vaux le coup comme ta mère, petite ! Dommage que tu ne sois pas aussi bien garnie. Maintenant dis-nous où elle est. »

    Je refuse, je pince les lèvres, je pleure, je gémis, j’ai peur mais je ne dis rien…Je ne dirais plus rien. Un hoquet de douleur s’échappa d’entre mes lèvres tandis que ses doigts se plantèrent dans mon dos, m’immobilisant sur place. Mes mains se contractèrent, fouillant le sol, fouillant mon sang et ma honte. La naissance de la haine commençait à se faire sentir…

    Un hurlement.

    Un cri suraigu, empli de douleur tandis que je sens quelque chose se planter dans ma peau, dans mes nerfs, me détruisant peu à peu, m’enfermant dans ce cocon vide qui allait composer à jamais mon existence. Mes dents mordirent ma lèvre à sang, mes larmes humectèrent mes blessures dans l’ombre de mes cheveux. Sa voix se fit faussement monocorde, se prenait-il pour Dieu ? Oui…Il se prend pour Dieu, ce pirate, comme tous ses confrères pour ainsi me torturer, pour ainsi vouloir faire du mal à Maman. Mais je ne dirais rien, je te le promets, je ne dirais pas que tu es tombée, Maman…

    « Etant donné que tu n’as rien voulu nous dire, petite, je pense qu’il est temps de te donner une sévère correction. Tu portes la marque de mon équipage, celle écailleuse que m’a conféré le dragon que j’ai assassiné de mes propres mains. »

    Tous laissèrent échapper un cri de stupéfaction et d’admiration. Moi ? Je souriais, d’un air navré, tentant de ne pas succomber à la douleur, à ce virus s’implantant dans ma colonne, dans mon corps, à ce venin si dur à endurer…Je les méprisais, je commençais à les haïr…

    « Je te retrouverai petite, lorsque tu auras vieilli, et à cet instant j’espère que tu vaudras autant le coup que ta mère. Cette marque en sera la preuve, il s’agit d’une maladie, une maladie qui ne cessera de se propager sur tout ton corps alors…Si tu veux qu’elle disparaisse, il faudra me retrouver et j’espère que notre prochaine rencontre sera plus suffisante que la première ♥. En attendant, si je ne te vois pas arriver, il est probable que tu mourras de cette maladie et dans d’atroces souffrance. Allez, adieu petite ! »

    Il partit, le silence s’installa. L’infâme…silence. L’obscurité commença à me happer, comme cette haine, cette ignoble fureur, cette impuissance que je détestais plus que tout…Désillusion instable d’une lune éteinte, échec d’un arc-en-ciel trop songeur. Pff…Comme si j’allais venir, pirate, comme si j’allais te faire le plaisir de me voir te supplier ardemment pour retrouver un peu d’existence. Je préfère mourir, oui, je préfère mourir que de voir ton sourire suffisant s’étirer sur tes lèvres écœurantes. Tsk…

    Je hais les pirates.

    ______________________________

    Son sourire s'étira, et la Lune pleura...

    Angel Dawn, le pâle regard  [terminée] Banum238


    « Je ne puis être votre fille, monsieur. »

    « …Et pourquoi cela ? »

    « Parce que vous avez tué ma mère, monsieur, et que je vous hais pour cet acte. »

    « …Tu ressembles terriblement à ta mère, Angel, c’en est déstabilisant. »

    Ses yeux dans les miens, son air ignoble sur son visage, la haine dans mon cœur, une situation angoissante et dangereuse provoquant un lourd silence dans la pièce éclairée par un lustre gigantesque. D’ailleurs, tout avait l’air trop majestueux ici. Les meubles en chêne, finement sculptés étaient décorés de rubis, d’or et de diamants. La chaise sur laquelle l’Homme était assis semblait d’une soie noire, presque sanglante. Cette décoration était trop riche à mon goût et m’écœurait. Je n’étais pas habituée à ces tapis orientaux, à ces voûtes peintes. Je regrettais mon chez moi, composés de gris, de blanc et de fenêtres aussi simples que ma robe blanche.

    L’individu habillé de noir me sourit, un air narquois et presque amusé sur ses lèvres maquillées. Il m’arracha un frisson. Cet Homme se disait mon père, cet Homme avait détruit la maison de Maman pour m’attraper, que devais-je penser dans ce cas-là ? Qu’une seule envie, le détruire et l’assassiner de mes propres mains, venger ma mère, son avenir et son passé, lui rendre sa liberté. Le souvenir de sa mort m’arracha un haut le cœur et une larme à mon œil bleuté. Mon père étira son sourire, j’ai serré les poings, ne supportant pas cet air suffisant sur son visage à la barbe poivre et sel. D’ailleurs, quel âge avait-il ? Quand avait-il rencontré ma mère ? Que s’était-il passé pour que je naisse ? Qui étais-je et quels étaient nos liens ? J’ai gardé mon air impassible, l’observant avec orgueil, essayant d’être hautaine envers ce personnage qui me répugnait.

    « Tu ne dis plus rien, acceptes-tu le fait que je sois ton père ? »

    « Je ne vous aime pas alors pourquoi vous accepterai-je ? »

    « Tu n’as pas le choix. Tu dois vivre à mes côtés. »

    « J’ai toujours eu le choix, j’ai bien survécu seule durant deux ans, sans l’aide de personne ! »

    Il ricana, ce qui m’effrayait en partie ; cet homme dégageait une prestance et une aura écrasante. Il avait confiance en lui et en ses pouvoirs donnés par son rang. Ce charisme que j’avais obtenu dès ma naissance, l’avais-je hérité de cet homme ?
    Il s’est levé, provoquant un sursaut de ma part, mais je n’ai pas baissé les yeux, bien qu’il s’approcha de moi d’une démarche souveraine, les mains dans le dos. Je ne devais pas baisser les yeux, je l’avais promis à Maman, et mon regard semblait haineux, dur et glacial. Il ne fallait pas que je baisse ma garde, sinon je perdais.

    « Six ans et déjà l’âme d’une enfant de douze ans. Tu es intelligente Angel, mais pas assez pour m’avoir avec tes ruses de jeune fille. Je suis bien plus fort que toi à ce petit jeu de dominance, et en tant que père, je te somme de m’obéir et de me suivre. Un avenir glorieux s’offre à toi, si tu me suis, tu n’auras plus à fuir, à te cacher, à voler un peu de nourriture à un vieux saoul de la rue. Tu auras un toit, une famille et des possibilités infinies de faire tout ce que tu désires. Angel, je t’offre le droit d’obtenir une place près de moi et de ma famille ; l'aristocratie est ta maison. »

    « Je refuse. »

    « Et pourquoi ? »

    « Parce que je vous hais. »

    Il ricana une nouvelle fois avant de poursuivre d’une voix glaciale.

    « L’amour n’existe pas, en ce monde, sache-le, ou il te mènera à ta perte. Ai-je été clair ? »

    Je déglutis. J’avais perdu, je le savais, il le savait et il continuait à jouer avec mes faiblesses, mes lacunes et mes douleurs. Visiblement, j’avais bien hérité de lui, en tout cas, de son esprit. Je n’avais plus le choix et ce qu’il disait était réel ; l’amour me tuerait et il me détruisait déjà. Maman me manquait tant…La solitude m’assaillait, tout comme les larmes. Je m’accrochais aux dernières paroles de ma Déesse, de la plus belle femme au monde…Mais je devais lâcher prise et suivre cet Homme, pour survivre, mais aussi pour la venger.

    « Très clair. Mais il y a un problème qui reste à résoudre. »

    « Lequel ? »

    « Ma mère était une civile/prostituée, il m’est impossible de faire partie de l'aristocratie. »

    « Ta mère ? Ma chère Angel, ta mère est mon épouse et tes frères et sœurs sont tout aussi humains que toi ♥ »

    Cet aveu me déchira le cœur ; il me demandait d’oublier mes origines, il réglait le problème d’une poigne de fer. Je haïssais de plus en plus cet homme, mais patience Angel, un jour tu le tueras, un jour tu détruiras tous ceux qui ont osé t’enlever tout ce que tu possédais, t’enlever le bonheur de ta mère et sa présence…Je me devais d’accepter ce pacte pour réussir, c’est tout ce qui comptait. Alors, j’ai baissé les yeux, la seule fois de ma vie. Mes cheveux blancs cachèrent mon air contracté et assassin ; je les tuerai tous, absolument tous…
    Ses doigts répugnants relevèrent mon menton tandis que son autre main caressa mes cheveux.

    « Il va falloir camoufler ta couleur de cheveux, et tes écailles…Par contre, je pense qu’il serait mieux de garder tes jolis yeux tels quels ; ils sauront attirer ceux dont la famille aura le plus besoin, comme ta voix ♥. »

    Tous mes muscles se contractèrent dans un élan de tuerie insatiable, mes ongles se plantèrent dans mes mains si fort qu’un filet de sang goutta sur le tapis mordoré. Je voulais utiliser mes dents et tout ce qui me composait afin de l’étrangler, soulager cette faim sauvage de sang et de carnage. Mais je me devais de me contrôler ; mes muscles se décontractèrent comme en signe de défaite. Je me devais d’être docile, de ressembler à un animal obéissant et servile. Ma voix aussi neutre que la sienne retentit dans l’air.

    « Bien Monsieur. »

    « Je t’en prie, appelle-moi Père ♥ »

    « Bien Père. »

    Ces syllabes s’arrachèrent à mon être tandis qu’il me tenait par les épaules et me tournait vers la gigantesque porte en bois qui s’ouvrit, laissant apparaitre deux enfants gras et richement vêtus, ainsi qu’une femme à l’air répugné en m’observant…Si tu savais comme tu es plus laide que moi, « Maman ». Les deux enfants eurent des sourires suffisants tandis que mon père annonça d’une voix faussement joviale :

    « Voyez-vous cela, ma tendre épouse et mes deux autres enfants ! Gabriel, Nathaniel, venez dire bonsoir à votre sœur Angel ♥. Hannah, voici ta fille, embrasse-la donc ♥. »


    Je les tuerai tous, jusqu'au dernier...Je te le promets, Maman.

    ______________________________

    Fermez les yeux, prenez sa main, prenez ce rêve et endormez-vous dans l'insondable illusion d'un songe bientôt détruit...

    Angel Dawn, le pâle regard  [terminée] Banum220


    Ne bouges pas, regardes-la. Savoures cet instant. Observes-la. Tu vois ? Ce n’est peut-être qu’un songe, mais elle est là. Elle te fixe, elle te sourit et toi ? Tu ne dois pas bouger. Tu aimes bien la voir sourire, ce n’est pas souvent, ça te rend heureuse. Ah…La voilà qui rit. C’est drôle, non ? Elle est morte, mais tu peux tout de même l’effleurer. Elle est morte, mais tu peux tout de même la regarder. C’est comme si tu la faisais revivre par ton rêve…Mais tu sais, Angel, le réveil en est bien plus douloureux après.

    Laissez-moi rêver.

    Mon regard plongea dans le sien, je ne voulais pas fermer les paupières, de peur de la voir disparaître. J’étirai mon sourire en réponse au sien et elle fronça les sourcils, une moue boudeuse sur son visage d’ange.

    « Roh, Angel, arrêtes de bouger je vais rater le trait ! »

    Un gloussement s’échappa de mes lèvres, car finalement j’aimais bien ces moments là. Ceux où Maman souriait, riait et s’amusait, oubliant sa torture constante, son inconsolable solitude. Dans ces instants là, je me disais qu’elle m’aimait, autrement que d’habitude, qu’elle se comportait comme une vraie mère. Pourtant, je ne pourrais jamais en vouloir à Maman, car maintenant elle est là, elle n’est pas morte, elle n’a pas sauté, elle est juste là, avec moi.

    Ses paupières se plissèrent et elle sortit son tube de rouge à lèvres, commençant à faire une grimace pour que je fasse pareil. J’ai commencé à rire, elle loucha, amplifiant cette sensation si douce qui imprégnait mon cœur. Maman…Ses cheveux scintillant caressèrent mon visage lorsqu’elle déposa un baiser sur mon front pour ensuite m’appliquer le rouge à lèvres.

    « Et voilà ! Une vraie petite femme ! »

    Elle me tourna vers la glace, caressant mes cheveux. Je m’observai, je rigolai avant de pouffer en me cachant derrière mes mains.

    « On dirait un clown ! »

    « Roh, ne te moques pas de mes talents de maquilleuse, on dirait moi en miniature ! »

    « Donc tu es un grand clown alors ? »

    « Ouhlala jeune fille, je ne te permets pas ! »

    On continua ainsi. On continua à se parler, comme une mère avec une fille, comme si elle avait toujours été là. Mais elle est là, n’est-ce pas ? C’est la réalité. Son doux parfum d’herbe coupée, son délicat petit sourire amusé, et même ses yeux rieurs…Maman est là, elle ne peut qu’être là, à m’aimer, à m’adorer et à rire de mes paroles, de mon innocence. Ce monde est mien, ce monde est coloré, lumineux, si doux…Maman me fixe, Maman me voit comme sa fille et non autre chose, non un objet, une malédiction. Maman…
    Je ne cesse de la regarder, de peur qu’elle disparaisse, de peur de la voir m’abandonner, de ne plus me souvenir d’elle et de son si beau visage. Maman est une Déesse pour être aussi belle, nul doute à cela. Ce souvenir chéri, je l’aime, je l’adore car il est présent, il n’appartient pas à un passé usé et déchiré, non je suis en train de le savourer. Je suis de retour, avec Maman.

    Maman m’aime n’est-ce pas, pour ainsi rire avec moi ? Ses mains effleurèrent mes épaules, pour ensuite m’enlacer, me serrer contre elle avec tout l’amour d’une mère, un amour tant convoité par mon petit cœur d’enfant…J’ai étiré mon sourire, me serrant contre elle, savourant sa peau douce, les battements de son cœur.

    « Ma tendre Angel… »

    Elle commença à murmurer une mélodie, la nôtre, celle que l’on aimait tant chanter en observant l’océan. Je partis d’un léger rire puis l’accompagna. Ces moments-là, ils sont rares mais heureux. Ces moments-là, il scintillent de milles feux, si doucereux…Ces moments-là, je les tiens entre mes mains en coupe, je les tiens et je ne les lâche pas, car je ne veux pas qu’ils s’envolent, je ne veux pas perdre cet amour, ce bonheur, cette luminosité et cet air si léger…Car c’est Maman, et Maman appartient à ma réalité.

    « Tu sais que je ne puis t’aimer. »

    Mes mains se contractèrent, je suis redescendue sur terre, et elle recula. Les couleurs disparurent à l’unisson, la chanson laissant place au silence. Je l’ai regardé, horrifiée, horrifiée par sa laideur. Son visage consumé par la vieillesse, son visage contaminé par la mort, blanc, amaigri, aux orbites vides et à la mâchoire brisée. Un squelette ambulant continuant de sa voix haletante et rauque :

    « Tu es la fille de ce monstre ! »

    Les doigts osseux enserrèrent mon cou, les doigts osseux m’étranglèrent dans mon hurlement déchiré sans que je ne puisse fermer les yeux sur cet être hideux qui ne pouvait pas être ma mère…La réalité est toute autre n’est-ce pas ? Maman ne m’a jamais aimé. Maman ne s’est jamais sentie heureuse et la voilà qui tue la raison de son malheur…Car je ne puis exister. Dans ce monde-ci, finalement, je ne contrôle rien, je ne peux même pas revoir Maman avec le sourire…Des larmes de remord et de regret coulèrent sur mes joues creuses.

    « C’est ta faute…Tout est de ta faute ! Tu ne mérites pas de vivre ! »

    Laissez-moi…rêver…

    ______________________________

    Inspires, expires et noies-toi dans tes douleurs...

    Angel Dawn, le pâle regard  [terminée] Sans_t64


    De jour en jour, d’année en année, toute une souffrance dans chaque seconde passée à leurs côtés. Chaque soir je m’endormais les larmes aux yeux, espérant que le cauchemar finisse, espérant peut-être, une âme charitable. J’étouffais mes sanglots dans l’oreiller, suppliant un quelconque dieu de me sauver de cette torture perpétuelle, de ces douleurs aussi bien physiques que mentales. Mais chaque matin, qu’importent mes prières, j’ouvrais mes paupières sur ce même sourire suffisant, sur ces mêmes domestiques ricanant. Je continuais à jamais à m’enfermer dans ma prison de mensonges, de survie, pour échapper à leurs paroles, leurs humiliations quotidiennes, leurs travaux forcés, pour ne pas succomber à la folie.

    Mes yeux fixaient le plafond, d’un regard vide, comme si toute vie avait quitté mon corps. L’aube n’était pas encore levée que déjà je devais subir cette mascarade outrageante et destructrice. Les servantes me réveillaient, me déshabillaient puis me lavaient dans l’eau glacée. Elles teignaient mes cheveux blancs d’un brun profond pour la journée, sans se soucier de ma douleur ou de mes hurlements de souffrance. Des heures à maquiller les écailles de mes jambes et de mon dos, des heures durant à les entendre marmonner, m’injurier tel un vieil objet n’arrivant pas à prendre soin de lui-même. Mais à chaque fois, je retenais mes larmes et j’observais le lointain, le futur, la liberté.

    Pourtant, la journée ne s’arrêtait pas là, jamais elle ne s’arrêtait. Je rejoignais cette famille ignoble par delà la résidence, j’étudiais sans relâche, sous les ordres d’un paternel orgueilleux et autoritaire. Il m’apprenait tout son savoir-faire, se moquant de mes erreurs, de mes efforts pour le contrecarrer et parfois même avoir raison face à ses arguments. Cependant, je me mordais à chaque fois la lèvre, retenant un cri de rage et de désespoir, masquant cette envie de tuer…Alors, je souriais d’un air navré répondant un simple :

    « Veuillez m’excuser, Père, vous m’en voyez navrée. »

    Suivais alors cet éternel déjeuné, ces rires gras, cette nourriture abondante, ces discussions raciales et ces sourires ironiques. Peu à peu je me rendais compte que mon père jouait la comédie, s’enfermait dans un rôle en compagnie de sa femme et de ses deux autres enfants. Il souriait, prenant un air chaleureux, mais je remarquais cet aspect ironique dans son regard, cet amusement presque malsain lorsqu’il parlait avec la famille royale…Il se moquait d’eux. Mon père mentait et jouait avec ces personnages, gloussant parfois de leur idiotie. Mes yeux rouge et bleu observaient ses moindres faits et gestes, enregistraient chacune de ses expressions, au cours de cette longue et douloureuse existence à leurs côtés. J’en étais parvenue à la conclusion horrifiante que mon père était réellement lui en ma présence et seulement celle-ci.

    Dans ces cas-là, je me comparais à lui, maudissant cette ressemblance totale de nos modes de réflexion ; j’avais le physique de ma défunte mère, mais je possédais la mentalité de mon père. Cette révélation ne cessait de me tirailler ; je ne supportais pas l’idée d’un jour lui ressembler, d’un jour m’enfermer éternellement dans une prison dorée, ne pouvant plus savourer la liberté, les émotions et l’océan…Alors, je m’évertuais à tenter de m’éloigner de son mode de pensées, pourtant ces tentatives ne faisaient que me rapprocher de ce dernier. J’étais mon père, et il était moi. Nous possédions la même intelligence, les mêmes expressions faciales pour charmer, mentir et contrôler. Nos stratégies et notre QI étaient les mêmes, on ne pouvait désormais que s’égaliser dans des élans de rage et de dégoût. Aucun amour ne transparaissait entre nous car nous ne connaissions tous deux l’amour ; c’est ce qu’il m’a toujours appris…L’amour n’existe pas, en ce monde.

    L’après-midi semblait pire que la matinée ; il m’obligeait à chanter devant des invités, des concurrents ou même des partenaires commerciaux. Il se servait de moi, du don de ma mère pour appâter ces ignobles humains gras et laids afin de leur soutirer ce qu’il désirait ; je n’étais rien d’autre pour lui qu’un objet avec lequel il se pavanait pour arriver à ses fins. Enfin, venait le soir, où je dinais seule, dans ma chambre, suivant un régime strict que mon père m’avait prescrit. Pourquoi ? Certainement pour que je ne vieillisse pas trop vite, pour que je ne perde pas la beauté et la voix de ma mère lui servant tant…

    Je ne supportais plus ces éternelles journées, ces mensonges et puis, vint mes quinze ans. Cette année où les enfants des autres nobles ne cessaient de m’humilier. Il n’y avait plus d’injures, plus de mots, désormais les actes transparaissaient, leur violence et leur désir de dominer l’autre…Je ne bougeais pas mes lèvres, ne répondant pas à leurs dires, à leurs expressions laides et fourbes…Mais je les haïssais tant et si bien que j’ai osé un jour, montrer toute ma répugnance à leur encontre, toute cette tuerie et cette violence que je contenais depuis mes six ans à leur égard.

    Les uns m’arrachèrent les cheveux, les autres mes vêtements. Certains souhaitèrent me noyer, d’autres détruisaient ma pureté. Mon père était là, derrière la vitre, à observer mon erreur d’un air victorieux et suffisant. Mon œil rouge lançait des éclairs tandis que le bleu s’imbibait du sang s’écoulant de mon front. Soudain, un couteau se présenta à mon iris vermeil.

    « On devrait t’arracher les yeux, sale monstre ! »

    Ce n’était qu’un réflexe, un simple réflexe de survie. Peut-être était-il enfoui en moi depuis ma naissance, une part des gênes de mon ignoble maladie…Oui, c’était juste cela, un réflexe pour protéger mon gagne-pain ; ma beauté…J’aimerai parfois me l’arracher, vous savez, bien qu’elle me serve, je souhaiterai tant que l’on me juge non pas sur ce que je présente mais sur ce que je suis réellement. En tout cas, mon instinct a réagi, mes mains se contractèrent, mon sourire s’est étiré, mon regard devenant fou ; la Folie elle-même prenait possession de mon corps. J’ai utilisé mes paumes pour étrangler la jeune fille. Les autre s’enfuirent, mon père arriva ; mais je n’ai pas lâché prise…Je n’ai jamais lâché prise.

    La noble n’est pas morte, mais continue à cacher sa cicatrice autour du cou, ce qui me satisfait à moitié, désormais elle baisse le regard en croisant le mien. Mon père m’a cependant infligé une sévère correction, lui qui n’osait me toucher de peur de détruire son gagne-pain…Mon dos porte les traces du fouet édenté qu’il a utilisé pour me punir, mon cœur les cicatrices de ses ignobles mots. Cet épisode de ma vie a achevé le peu d’espoir restant en moi ; je croyais que quelqu’un pourrait me sauver, que ce que m’avait enseigné ma mère allait servir un jour…Je me trompais. Je ne pouvais que compter sur moi-même et ma volonté. J’ai perfectionné ces éternels mensonges, cette coque indestructible d’impassibilité. Plus rien ne transparaissait, plus aucune émotion tant mes calomnies détruisaient mes sentiments. Je ne pensais plus à la promesse de ma mère, ni même à la racine de mon but ultime. Je ne voulais pas chanter pour les Hommes, je ne voulais plus croire en leurs qualités. Ils étaient violents, instables et déments. Tous à détruire leur bonheur, à désirer ce qu’ils possèdent déjà ! Je les hais, je les hais au point de vomir…Ils me débectent par leur nature, leur odeur et leurs manières…Je les hais tous, pour les blessures qu’ils infligent, pour ce qu’ils m’ont faits…On ne peut faire confiance aux hommes, Maman, on ne pourra jamais leur faire confiance !

    Mon apprentissage fut fini, ma stratégie perfectionnée. Je jouais double-jeu, obéissant à mon père, tout en avançant dans mon objectif de détruire l'aristocratie et cet homme que je détestais tant. Je pris le temps de me présenter anonymement face aux futurs révolutionnaires, leur proposant une aide financière non négligeable puisque désormais mon père me faisait assez confiance pour me laisser piocher dans son porte-monnaie…Évidemment ces folles dépenses sont couvertes par quelques achats vestimentaires afin de ne rien laisser de suspect derrière moi. Ne trouvez-vous pas cela ironique ? L’argent d’un grand Comte utilisé pour subvenir aux besoins des révolutionnaires…Je trouve cela tout à fait amusant, et même hilarant.

    Cependant, je me devais de rester anonyme face aux révolutionnaires, pour continuer dans l’avancement de mon objectif ultime. Sans leur aide, il me serait difficile de détruire la famille royale et les autres, ils ne devaient pas savoir qui j’étais, et cela devait continuer…
    Je continue cette lente montée vers la gloire, vers mon idéal de liberté, espérant encore peut-être ressentir de réelles émotions. J’utilise tous les moyens possibles, ma beauté, ma voix, mon rang, mes mensonges, mon intelligence, tout ce qui se trouve à la portée de ma main…

    Mon regard se porte vers l’horizon bleuté, un soupir s’échappe d’entre mes lèvres. Je ne veux plus me noyer dans cette vie sombre et boueuse…Je veux sentir à nouveau la liberté, pouvoir respirer, enfin me fixer dans le miroitement de l’eau et me dire : « Je suis moi. » Quel bonheur se serait de laisser tout cela derrière soi…Quel bonheur se serait de retrouver à nouveau la foi.

    Je ne suis que mensonge et corruption, que tristesse et abandon. Mais alors, bientôt, oh oui ! Bientôt, je pourrais enfin laisser mes yeux vairons s’épanouir dans la folie divine que je souhaitais tant.

    Promis Maman...

    ______________________________

    Dans le dernier soupir d'une nuit songeuse...

    Angel Dawn, le pâle regard  [terminée] 10_05011


    ♥ Seule la famille proche d'Angel connait le mensonge quant à sa nature ; son père, sa "mère", son frère et sa sœur.

    ♥ Chaque jour, une domestique fait une coloration châtain à ses cheveux, qui part lorsqu'elle prend son bain le soir, tout comme le maquillage masquant les écailles de sa maladie sur ses jambes et sur le bas de son dos.

    ♥ Angel se promène toujours avec un porte cigarette à la main, l'un de ses passe-temps est de fumer.

    ♥ Elle est toujours accompagnée d'un chat noir aux yeux bleus, un animal sauvage et orgueilleux qui ne se laisse caresser que par de rares personnes.

    ♥ Le haut du dos d'Angel est couvert de cicatrices, souvenir de son père.

    ♥ Les écailles dans son dos se propagent sur tout son corps au cours du temps. Il s'agit d'une maladie laissée par un capitaine pirate depuis son enfant, après l'avoir violé. Si elle ne veut pas mourir de cette maladie et dans d'atroces souffrances, elle doit le retrouver et le supplier. Mais Angel préfère mourir que faire cela...

    ♥ Plus sa maladie se propage et plus son système immunitaire se dégrade, pouvant allant jusqu'à une grave infection pulmonaire, jusqu'à allier diverses maladies et autres contagions.

    ♥ Si quelqu'un insultait sa mère connue pour ses chants, Angel perdrait tous ses moyens, ne supportant pas le fait que l'on manque de respect à la seule personne au monde qui lui ait témoigné de l'amour.

    ♥ Pour aider les révolutionnaires, Angel se déguise, elle porte un masque vénitien lors des entrevues, aimant rester dans les grâces de la mode...Allez savoir pourquoi.

    ♥ Angel est assez connue pour sa voix et ses yeux des plus étranges, sans être non plus une star interplanétaire...Son père ne le souhaite certainement pas.

    ♥ Angel aime chanter, mais elle ne veut plus faire entendre sa voix pour les hommes malgré la promesse faite à sa mère, bien qu'elle se force pour arriver à ses fins.

    ♥ Angel est une stratège dans l'âme, elle est experte dans la manière de contrôler les personnes pour arriver à ses fins.

    ♥ Angel porte toujours comme collier la boîte à musique léguée par sa mère, en argent. (ressemble à celle de Davy Jones, les musique sont Angel's Theme + celle de la catégorie "Autres").

    ♥ A la fin de son but ultime, Angel a choisi de finir comme sa mère, elle veut sauter du bord de la falaise et se laisser happer dans les méandres de l'océan, seule et à jamais.

    Je suis condamnée à suivre le chemin sombre et insondable de la Mort elle-même. Il fait si froid, ici...

~ Quelques trucs pour en savoir plus sur toi en vrai ~


Utile (Donc à remplir) :

Prénom (Nom) ~ Huhu 8D
Âge ~ 18 années.
Sexe ~ Féminin.
Idée de présence sur le forum (?/7 jours) ~ 5 jours sur 7.
Code du règlement (pour prouver que vous l'avez lu) ~ Okay by Jacky
Autres choses/Commentaires ~ J'aime le contexte historique du forum. ^^

Inutile (Donc indispensable) :

Plutôt Whisky ou Vin ? Du vin, s'il s'agit d'un grand cru, et du whisky s'il le faut vraiment.
Plutôt Malabar ou Bonbons ? Aucun des deux uu.
Plutôt Plan cul régulier ou Relation sérieuse ? Plan cul régulier serait le mot d'ordre, afin d'arriver à ses fins.
Plutôt brun(e) ou blond(e) ? Blonde à pois verts mais chuut !
Plutôt Nuit ou Jour ? Nuit.
Plutôt Chocolat ou Caramel ? Chocolat !

Que penses-tu de l'injustice ? Elle ne concerne que ceux qui ne savent pas répondre à leurs désirs, donc beaucoup de monde. Et puis l'injustice de l'un fait la justice de l'autre, n'est-il pas ? Je serais donc contre l'injustice lorsque celle-ci s'en prendra à moi, comme tout Homme d'ailleurs.
Que penses-tu de l'infidélité ? Dans certains cultures, être infidèle est une vertu. Je dirais donc que celui qui ne sait refouler ses désirs dans notre société occidentale est un faible et un dominé, et en à une petite
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Jack Smick
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Jack Smick


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Fiche de Personnage
Point de Vie ~PV~:
Angel Dawn, le pâle regard  [terminée] Left_bar_bleue1000/1000Angel Dawn, le pâle regard  [terminée] Empty_bar_bleue  (1000/1000)
Pièces d'Or: 100
Votre Equipements:

Angel Dawn, le pâle regard  [terminée] Empty
MessageSujet: Re: Angel Dawn, le pâle regard [terminée]   Angel Dawn, le pâle regard  [terminée] Icon_minitimeMar 28 Fév - 17:45

Oh mon Dieu, une romancière °° x)

Bon, ben, l'Ange du forum, te voilà donc validé(e) !
Je t'invite donc à créer ta fiche de relations ICI
De gérer tes fiches de RPs, juste ICI
Et enfin, si jamais tu ne trouve pas de compagnons pour tes petites aventure ou rencontre, je te souhaite de passer PAR LA
Je te souhaite un agréable moment en notre compagnie sur Renaissance's Lifes ! ♥
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